1605 La revanche du pasteur tyrannisé par sa femme


14 décembre 1605
Les troublantes révélations d’un pasteur sur son lit de mort


Faible, alité et malade, ayant « la vue obscure », Guillaume (DE) CLAVEIROLLE, « ministre de la parole de Dieu de l’église réformée » du village de Gallargues-le-Montueux appelle le confrère qui l’a remplacé et le notaire local à son chevet. Ses révélations sont pour le moins inattendues. Le serviteur de l’église protestante, craignant de mourir, demande à faire annuler deux « donations à cause de mort » – sorte de testaments – qu’il avait fait rédiger en faveur de sa dernière épouse, Pascale BERNARD, avec qui il est marié depuis moins de 10 ans.

Elle l’aurait contraint à faire ces donations sans toutefois avoir été présente lors de leur enregistrement auprès du notaire nîmois, Me URSI.

« par les couroux et debatz que luy faisoict en leur maison ne pouvant vivre en paix ny repos »

Au prix d’incessantes disputes, abusant de la position de l’homme de foi qui par son statut se devait de montrer une existence respectable, le menaçant de le quitter, elle aurait obtenu qu’il obéisse à ses commandements et consente malgré lui à lui attribuer son héritage.

Le baroud d’honneur

Mais avant de rendre son dernier souffle, M. CLAVEIROLLE décide de dénoncer le chantage dont il a été victime et annule les deux donations faites en faveur de sa femme « contre sa volonté et sous la contrainte », l’une en 1597, peu de temps après leur mariage, l’autre en 1601. Il est aussi question d’une déclaration du même acabit auprès d’un autre notaire de Gallargues, Louis ROVIER, passée au mois d’avril 1605, seulement 8 mois avant les confidences du mourant, celle-ci ne devant pas non plus prendre effet. Les termes de leur contrat de mariage resteront quant à eux inchangés et valables.

Me Barnabé ROVIER, le notaire gallarguois qui consigne ces déclarations, y porte toutes les mentions destinées à empêcher Pascale BERNARD de contrevenir à l’exécution des dernières volontés de son époux. Il est chargé de fournir à l’infâme conjointe une copie du document accusatoire sensé l’exhéréder [Doc.1].


Le lendemain, le notaire enregistre une nouvelle « déclaration en dernière volonté » où il reprend les exigences du document de la veille et les confirme. Le pasteur, en guise d’héritage, octroie une pension annuelle à sa femme d’une « tarsairolle vin rouge pur et marchand et demye canne huile pour sa vie et la carsallade vielle sive porceau que se trouvera dans ung petit cabinet sive despance de sa maison » (et la vieille chair salée ou porc qui se trouvera dans une petite pièce dépendant de sa maison). Il lègue par cet acte en cas de décès 10 livres aux pauvres de Gallargues, 6 à ceux d’Aigues-Vives et 4 à ceux de Mus.

L’inventaire du futur héritage

Une donation de mars 1601 qui n’est pas mentionnée dans le document étudié (oubliée ou remplacée par celle enregistrée quelques mois plus tard) répertorie précisément les articles qui parviendraient à la veuve à la mort du donateur, à la manière d’un inventaire après décès [Doc.2]. Connaissant les circonstances de la rédaction de l’acte, la liste particulièrement exhaustive et détaillée semble dictée par un pasteur résigné à l’ironie amère ou bien soigneusement préparée et commandée par une future veuve prévoyante, organisée et calculatrice dont c’est le troisième ou quatrième mariage ! Le désir de mettre fin aux querelles et de « vivre en paix » qui avait animé Guillaume CLAVEIROLLE dans sa soumission rassérénante a-t-il pour autant été exhaussé ?

Une veuve procédurière et déterminée

Isabelle DE CLAVEIROLLE, fille du pasteur, est son héritière. Lui décède probablement peu de temps après avoir exprimé ses dernières volontés. En Août de l’année suivante (1606), l’héritière doit honorer les clauses des contrats en faveur de Pascale BERNARD, sa belle-mère. Toutes les précautions prises par le disparu n’ont pas empêché la veuve de porter l’affaire devant la cour du présidial de Montpellier et d’obtenir par décision de justice une pension annuelle de 50 livres en plus de la tiercerolle de vin rouge et de la demie-canne d’huile. Un supplément ponctuel de 30 livres pour les habits de deuil a été évalué à l’amiable entre les parties. C’est ce que nous apprend la quittance enregistrée chez le même notaire par laquelle Pascale BERNARD confesse que le capitaine Claude GAULTIER, mari d’Isabelle DE CLAVEIROLLE, sa belle-fille, lui a bien remis les 80 livres qui lui étaient dues [Doc.3].

Un profit de courte durée ?

Quelques mois plus tard, le 31 décembre 1606, Pascale BERNARD, malade dans son lit, fait rédiger son testament. Elle lègue 20 livres tournois aux pauvres qu’elle désignera avant sa mort, somme assez importante pour l’époque. A sa fille Jeanne MAURIN, épouse de Jean PASCAL(LET), lui parviendront trois pièces de terre. Leur fille Suzanne recevra, le jour de son mariage, la somme considérable de 600 livres (200 écus). Pour le reste de tous ses biens, ses héritiers universels sont ses fils Honorat et Antoine TEYSSIER (d’elle et de feu Guillaume TEYSSIER, son premier époux, suppose-t-on, décédé avant 1569). Le capitaine GAULTIER est présent parmi les témoins. Le testament est fait dans la maison « des héritiers de Monsieur CLAVEIROLLE, feu le mari de la testatrice » appartenant donc a priori au capitaine et à son épouse Isabelle DE CLAVEIROLLE, fille du pasteur [Doc.4]. Sont-ils dans l’obligation d’héberger Pascale BERNARD ? Quelles sont leurs relations à ce moment ?…

Le calice jusqu’à la lie

Rien de grave, la veuve se remet rapidement de sa maladie et tout juste un mois après, le 31 janvier 1607, elle prend possession des meubles de son époux décédé. Les ultimes efforts du pasteur pour l’en priver ont été vains. C’est encore une sentence de la cour de Monsieur le gouverneur de Montpellier qui adjuge ses biens à la veuve : le lit en « noyer tournoyée au tour », la paillasse, les couette, draps, couverture, oreiller, tapis, rideaux et chauffe-lit pour la chambre, la table avec ses bancs, ses tabourets, les plats, les assiettes, le pichet en étain et autre chaudron et bassine en cuivre, les serviettes, la nappe, une crémaillère, une écumoire, etc. Le tout est d’assez bonne qualité [Doc.5].

Certainement par la même sentence, Pascale BERNARD obtient le paiement d’une somme de 150 livres suivant la donation de 1597 que Guillaume CLAVEIROLLE avait voulu annuler. La quittance est enregistrée le même jour (folio 18).

Et encore quelques jours plus tard, le 10 février 1607, les époux GAULTIER – DE CLAVEIROLLE renouvellent le paiement des 50 livres et la fourniture de la tiercerolle de vin rouge et de la demie-canne d’huile (folio 19). Il en sera ainsi chaque année. On trouve dans le registre de Me ROVIER la quittance du 22 mars 1612 et celle du 6 février 1613 qui sera la dernière.

Suite et fin de l’inutile conflit

Le 11 août 1612, Pascale BERNARD fait enregistrer un codicille à son testament. Elle n’est atteinte « d’aucune maladie » mais profite du droit de modification pour supprimer les legs à destination de sa fille et de son gendre et celui de 600 livres à sa petite-fille invoquant une donation qui leur a été faite en 1609 et dont ils devront se contenter. Elle révoque également deux petits legs de seulement 5 livres à deux femmes qui ne semblent pas être de sa famille [Doc.6]. Les raisons qui l’ont poussée à revoir ses dernières volontés intriguent, sont-elles d’ordre financières ou relationnelles ?


Pascale BERNARD meurt entre le 6 février et le 3 juin 1613, 7 ans après son mari.


Comme l’indiquait la quittance des meubles de 1607 (Doc.5), ceux-ci sont rendus par les héritiers et fils de la veuve aux héritiers du pasteur, soit le capitaine Claude GAULTIER et Isabelle de CLAVEIROLLE. Cette restitution, datée du 3 juin 1613, est inscrite en marge de la quittance de 1607.

Le 1er octobre 1613, Honnorat et Antoine TEYSSIER recevront encore 300 livres de la part des héritiers du pasteur pour cause « d’augment dotal » conformément aux dispositions du contrat de mariage des époux CLAVEIROLLE – BERNARD.

La succession est réglée par deux actes notariés, chez Me MENARD le 6 juillet 1613 (AD30 2E13-13 / folio 66) et chez Me ROVIER le 3 octobre 1613 (AD30 2E30-2 / folio 60 v°) mettant ainsi fin à cette étonnante histoire d’héritage sur fond de chantage.

Qui n’entend qu’une cloche n’entend qu’un son

Le récit s’appuie sur les révélations accablantes du pasteur consignées dans le document qui a lancé cette enquête. Toutefois, au regard des décisions de justice obtenues par l’épouse et en l’absence d’autres témoignages, on est en droit de se demander quelles sont les véritables raisons de cette vengeance posthume avortée. Guillaume DE CLAVEIROLLE a-t-il effectivement été forcé de faire des donations à sa femme ou aurait-il usé d’un faux prétexte pour nuire à celle avec qui les relations se seraient détériorées ? Il y a là surement matière à confectionner plusieurs scénarios dignes des meilleurs romans …

Documents source et transcriptions



Autres documents repères

15 juin 1566 (Me URSI, Nîmes, AD30 2E1-256 / E746 / 6Mi 137)
Deuxième précédent mariage de Pascale BERNARD avec Me Pierre MAURIN

2 mars 1569 (Me DUCHAMP, Nîmes, AD30 2E37-98)
Apprentissage d’Honnorat TEYSSIER fils de feu Guillaume et Pascale BERNARD avec Christophe DE MALET marchand garnisseur.

10 juin 1570 (Me URSI, Nîmes, AD30 2E1-259 / E749 / 6Mi 139)
Testament annulé de Pascale BERNARD veuve de Me Pierre MAURIN.

23 juin 1571 (Me POREAU, Nîmes, AD30 2E37-35)
Troisième précédent mariage de Pascale BERNARD avec Antoine LACURE (à vérifier).

11 novembre 1570 (Me DUCHAMP, Nîmes, AD30 2E37-99)
Précédent mariage de Guillaume CLAVEYROLLE, de Marsillargues, ministre de la parole de Dieu avec Jeanne FELIX, veuve, dont Isabelle, héritière de Guillaume.



22 avril 1596 (Me URSI, Nîmes, AD30 2E1-288 / E789 / 6Mi 165)
Mariage de Guillaume DE CLAVEYROLLE, ministre de la parole de Dieu de Gallargues avec Pascale BERNARD, veuve

12 novembre 1597 (Me URSI, Nîmes, AD30 2E1-291 / E791 / 6Mi 169 ou 170)
Première donation à cause de mort mentionnée dans le document étudié

14 mars 1601 (Voir Doc.2)
Donation à cause de mort non mentionnée dans le document étudié

23 octobre 1601 (Me URSI, Nîmes, AD30 2E1-299 / E799 / 6Mi 179 ou 180)
Deuxième donation à cause de mort mentionnée dans le document étudié



Doc.1

Me Barnabé ROVIER, notaire de le retenue de Marsillargues habitant à Gallargues-le-Montueux [AD du Gard 2E30-2 / folio 41 de l’année 1605]

14 décembre 1605
Déclaration

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Déclaration faicte par messire Guilhaume DECLAVAIROLLES
ministre de la parolle de Dieu

(Le cappitaine Claude GAULTIER a heu coppie)

Au nom de Dieu faict amen l’an mil six centz cinq et le quatorziesme jour du moys de décembre avant midy Henry par la grâce de Dieu roy de France et de navarre régnant estably en personne Me Mre Guilhaumes CLAVAIROLLES ministre de la parolle de Dieu en l’église réformée de Guallargues le Montus diocèse de Nismes, lequel bien que soit au lict debtenu mallade sachant et estant bien mémoratif avoir faict donnations à cause de mort à honneste fame Pascalle BERNARD sa fame par deux diverses fois receu par Mre Jean URSY notaire royal de Nismes le douziesme novembre mil cinq centz nourante sept et le vingtroisiesme octobre mil six centz ung, lesquelles donnations ycellui DECLAVAIROLLE dit et declaire avoir esté forcé de ce faire par ladite BERNARDE bien que feust absante et d’estoit par les couroux et debatz que luy faisoict en leur maison ne pouvant vivre en paix ny repos le pressant ycelle BERNARDE sa fame de faire lesdites donnations autrement le menassoict de le quicter, lesquelles donnations ycelluy DECLAVAIROLLE pour ne vivre en riolte, débat et question à cause de l’exercise de sa charge de pasteur feust contrainct comme sus est dit faire lesdites donnations contre sa voulonté lesdites donnations et toutz aultres contractz faictz au profit de sadite fame demurent nulz et innables et par vertu du présent demurent cancellés, resoleus et pour non faict pour avoir esté faictz comme sus est dit contre sa voulonté et par contraincte voulant, déclarant et consantant que seullement tout le contenu au contract de leur mariage receu par ledit Mre URSY notaire le vingt deuxiesme apvril mil cinq centz nourante six sorte à son plain et entier effect approuvant et confirmant les donnations et advantage pourté audit mariage faict au profit de ladite BERNARD sa fame et les aultres deux donnations susmentionné et tout le contenu en icelles soict nul comme sus est dit pour ycelle BERNARDE ne s’en pouvant aider en aulcune façon et manière que se soict en jugement ny de dehors ensemble de l’acte déclaration receu par Mre Louis ROVIER notaire royal dudit Guallargues le douziesme apvril an présent mil six centz cinq lequel demure cancellé par moydit de la présente pour avoir esté pour les raisons susdites faictes en telle sorte que ledit DECLAVAIROLLE veult et entant que ladite BERNARDE ne se puisse ayder que du contract de son mariage comme sus est dit et requis à moy notaire royal soubzsigné escripre en registre sadite déclaration et voulanté pour en despecher coppie à sadite fame et aultres requis. Faict et récité audit Guallargues et maison dudit DECLAVEROLLE et salle d’icelle présentz Monsieur Mre Pierre VEDEL ministre de la parolle de Dieu en l’absance dudit DECLAVEROLLE en ladit église dudit lieu, tesmoingz à ce appellés et moy Barnabé ROVIER notaire royal héréditaire et garde notte de la rettenue de Marsilhargues habitant dudit Guallargues requis avec lesdits tesmoinz signé soubzsigné ledit sieur CLAVEROLLE ne pouvant signer à cause de sa veue obscure et faiblesse de sadite mall(ad)ie ainsin que a dit de ce requis.

BRUGUIER conseul / VEDEL m.
B. ROVIER notaire

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Doc.2

Me Jean URSI le jeune, Nîmes [AD30 2E1-298 / E798 / 6Mi 179 ou 180]

14 mars 1601
Donation à cause de mort

Relevés BLIGNY-BONDURAND dans « Inventaire série E tome 3 » publié en 1905

Donation a cause de mort faite par M. Claveyrolles, ministre réformé de Galargues, à sa femme Pascale BERNARD, de deux pièces de sa maison avec les meubles s’y trouvant :  la table qu’on mange avec ses deux bans et escabelles et taborès, avec ung lict nomé litouche, avecque sa couverte, deux coffres à bahut, telz qu’icelle vouldra. Item, luy donne la petite pastière pour pestrir son pain, avec une table de pain, ung peyrol et le petit peyrolet pour laver le mesnage, et le cremal et cremallières, sertan, grisle, gratuze, oulles, toupins, et tout ce que sert en mesnage de maison, comme une bassyne telle que icelle Pasqualle choisira, ung calel, la boutelhe de l’huille, une pinte d’ung pichier, une feuthelle, une eiguadière, six platz et six escuelles estang, six assietes, six linseulx, six tualhes et deux dotzaines de serviettes, les tapis, tant celluy qui est figuré que celluy de la table et de la cheminée, le grand coffre noier qu’est en ladite salle.

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Doc.3

Me Barnabé ROVIER, notaire de le retenue de Marsillargues habitant à Gallargues-le-Montueux [AD du Gard 2E30-2 / folio 25 v° de l’année 1606]

21 août 1606
Quittance

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Quictance pour Claude GAULTIER cappitaine faicte par damoiselle Pascalle BERNARDE de Guallargues le Montus

(Ledit GAULTIER a heu coppie)

L’an mil six centz six et le vingt uniesme jour du mois d’aoust apprès midy estably en personne damoiselle Pascalle BERNARDE relaissée à feu Monsieur Mre Guilhaumes DE CLAVAYROLLE ministre de la parolle de Dieu de Guallargues le Montus a confessé avoir heu comme a réallement receu de Claude GAULTIER cappitaine mary de damoiselle Ysabel DE CLAVAYROLLE filhe et héritière dudit feu Guilhaumes présent estipullant et aceptant la somme de quatre vingtz livres tournois en trois pièces de quatre escu d’or chacun, deux doublons, sept ducattons, sept cartz escu et douzain par ladit BERNARDE présent moy notaire royal comté, recogneu et embourcé et oultre ce dessus a confessé avoir receu cy devant dudit GAULTIER estipulant une tarsairolle vin et demye canne huille bonne et marchant mesure dudit lieu et pour payement entier de la pansion de la présente année à elle adjugée par la court de Monsieur le gouverneur siège présidial de Montpellier sur les biens dudit feu Sieur DE CLAVAYROLLE et pour les habitz du doiel entre eulx amiablement accordé à la somme de trente livres et de ladite somme de huitante livres, tarsairolle vin et demye canne huille pour payement entier de ladite pansion de la présante année et habitz de doel ladite BERNARDE comme contante, payée et bien sattisfaicte en a quicté ledit GAULTIER cappitaine et DE CLAVAYROLLE et promis ne leur en faire jamais demande ensemble a confessé avoir receu sy avant la Carsallade sive porcieu à elle donné par ledit feu Sieur DE CLAVAYROLLE renonsant à l’exception de n’avoir receu à la ception n’avoir receu ledit bien, huille e t carsallade soubz l’oblige, jurement et renonciation deubz. Faict et récité audit Guallargues maison dudit Sieur DE CLAVAYROLLE. Présentz noble François DE VALLOBSCURE Sieur de Sabrin, Mre Jacques DEFFARE procureur juridictionnel dudit Guallargues tesmoingz à ce appelés et moy Barnabé ROVIER notaire royal héréditaire et garde notte de la rettenue de Marcilhargues habitant de Guallargues requis avec les sy apprès signés soubzsigné

DE VALLESCURE
DEFERRES? / C. GAULTIÉ
ROVIER Notaire

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Doc.4

Me Antoine MENARD, notaire d’Aigues-Vives [AD du Gard 2E13-11 / folio 224]

31 décembre 1606
Testament

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Testament de damoiselle Pascalle BERNARDE vefve à Monsieur CLAVEYROLLES ministre quand vivoit de Guallargues de Montux

(Expédié aux héritiers / Y a codocil receu par moy notaire le XIe auost 1612)

Au nom de Dieu soit fait amen scachent tous présentz et advenir que l’an mil six centz six et le dernier jour du mois de décembre de matin régnant souverain prince Henry par la grâce de Dieu roy de France et de Navarre en présence de moy notaire royal soubzsigné et tesmoingz dans nommés, seroit personnellement establie damoiselle Pascalle BERNARDE vefve de Monsieur CLAVEYROLLES ministre de la parolle de Dieu quand vivoit de Guallargues de Montus, laquelle de son gré estant en ses bons sans, mémoire et anthandemant bien qu’elle soit debtenue de certaine malladie corporelle dans son lict et considérant qu’il n’y a chose plus certaine que la mort ny cas plus incertain que l’heure d’icelle et vollant provoir aux choses fuctures aux fins que pour raison des biens que Dieu luy a donnés ne soit differant entre ses enfans apprès avoir invocqué le nom du Seigneur luy priant son âme estant despartie du corps la volloir loger à son royaulme céleste et apprès a fait et ordonné son vray, vallable et dernier testemant nuncupatif en le forme que s’ensuit. Premièremant a légué et donné aux povres la somme de vingt livres tournois lesquelz elle a dit volloir distribuer à ceulx qu’elle advisera advant son dexcés. Plus a légué par droit d’institution et portion héréditaire à Jehanne MAURINE sa filhe naturelle et légitime oultre et par dessus ce qu’elle luy avoit donné et constitué en la mariant avec Jean PASCALLET scavoir est les trois pièces que s’ensuivent : Premièrement une vigne au terroir de Nismes contenant trois carteyrades ou environ et lieu appelé Grézan confrontant du levant [blanc] du couchant [blanc] du vent droit [blanc] plus unne ollivette au terroir de Nismes et au lieu appellé le grand chemin d’Avignon contenant unne saulmée en semance ou environ confrontant du levant [blanc] du couchant [blanc] du vent droit [blanc] et finallement autre pièce ollivette au terroir dudit Nismes et tenemant appellé le chemin de Courbessac contenant unne saulmée en semance ou environ confrontant du levant [blanc] du couchant [blanc] du vent droit [blanc] du marin [blanc] et leurs autres confrons desquelles deux pièces ollivettes ladite filhe joira l’usurfruit d’icelles durant sa vie et apprès le dexcès d’icelle veult que reviennent et appartiennent à ses deux héritiers cy apprès nommés tous deux par portions esgalles et en ce que conserne la vigne cy dessus confrontée veult que ladite MAURINE sa filhe en puisse faire et dispouser à ses plaisirs et vollontés et avec ce à volleu qu’elle se contante. Plus a légué et donné à Suzanne PASCALLET sa felezenne et filhe de ladite MAURINE la somme de deux centz escutz vallantz six centz livres tournois paiable le jour de son mariage et avec ce a volleu qu’elle se contante. Plus a légué et donné à Jehanne CAMPE dix livres tournois et avec ce a volleu que se contante paiable apprès son dexcès. Plus a légué a Suzanne CAMPE seur de ladite Jehanne cinq livres tournois. Plus a légué et donné à Grabielle PORTAFAISSE femme de Michel FABRE de Guallargues cinq livres tournois. Plus a légué et donné à chescung de son parantage ayantz ou préthandans avoir droit sur ses biens et à chescung d’eulx cinq soubz et avec ce a volleu que soy contantement et pour ce que le chaif et fondemant de tous testemantz est l’institution d’héritier ou héritière universelz, ladite testatrisse en tout le surplus de ses autres biens, noms, droitz et actions meubles, immeubles, présentz et advenir ou que soient assiz et en quoy que consistent a fait et institue et nomme de sa propre bouche ses héritiers universeaulx et généraulx scavoir est Honnorat et Anthoine TEYSSIERS ses enfans naturelz et ligitimes tous deux par portions esgalles et advenant qu’ilz viennent à mourir sans enfans les a substitués réciproquement l’ung l’autre et à celluy quy se truvera survivant et advenant que le survivant d’iceulx vienne à mourir sens enfans a substitué et substitue à ladite Jehanne MAURINE sa filhe de son second mariage. C’est en somme son dernier testemant et dernière vollonté noncupatifve qu’a volleu valloir par droit de testemant et sy ne vault ou valloit par icelluy droit a volleu que valhe par droit de codocil, donnation à cause de mort et par autre melheur forme que par dispousition de droit pourra valloir à l’advenir, cassant et annullant tous autres testemantz qu’elle pourroit avoir faitz auparavant, le présent demurant à sa valleur, vertu et efficace, priant et requérant les tesmoings qu’elle a recogneuz en estre recordz et moy notaire en retenir instrument fait et publiquemant récité à Guallargues dans la maison des h. de Monsieur CLAVEYROLLES son feu mary. Présentz Me Rennet BIZET appoticaire demurant à Guallargues, Claudou GAULTIER, cappitaine, Pierre PLANTAT, Barthellomy BERNARD, Pierre SALLENDRES tous habitantz de Guallargues et Pierre MENARD d’Aigues-Vives et moy Antoine MENARD notaire royal habitant d’Aigues-Vives requis et mandé venir esprès par la testatrice, recepvant soubzsigné avec ceulx qui savent signer

P.PLANTAT / C. GAUTIÉ / R. BIZET appoticaire
MENARD présent
B. GILLY / BESSON / A. PLANTAT / GB
MENARD


En marge
Quittance du 6 juillet 1613 d’Etienne ROUSSON de Gallargues mari de Jeanne CAMPE qui a reçu dix livres.

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Doc.5

Me Barnabé ROVIER, notaire de le retenue de Marsillargues habitant à Gallargues-le-Montueux [AD du Gard 2E30-2 / folio 16 v° de l’année 1607]

31 janvier 1607
Quittance

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Quittance pour Claude GAULTIER cappitaine faict par damoiselle Pascalle BERNARDE rellaisée de feu Monsieur Guilhaume DE CLAVAYROLLES

L’an mil six centz sept et le trentiesme jour du moys de janvier apprès midy, Henry par la grâce de Dieu roy de France et de Navarre régnant, estably en personne damoiselle Pascalle BERNARDE relaisée à feu Monsieur Mre Guilhaume CLAVAYROLLES quant vivoit ministre de la parolle de Dieu de Guallargues le Montus diocèse de Nismes de son gré a confessé avoir heu comme a réallement receu de Claude GAULTIER capittaine et damoiselle Isabel DE CLAVAYROLLES mariés présentz, estipulantz et aceptantz savoir est les meubles que s’ensuivent. Premièrement un lict bois noyer tournoyé au tour de bonne valleur, une marfegue, coistre, traversier, ung aurellet, deux couvertes blanches l’une moyenne et l’autre de la grand fourme, un tapis vert, une courtine, ungz rideaulx de bonne valleur, un chaufelit, plus une table carrée bois noyée tournoyée avec son tiroir de bonne valleur, deux bans bois à l’entour de ladit table de moyenne valleur, une longue escabelle de bois noyer, deux tabouretz bois noyer, une petite cadière de corde de moyenne valleur, Item six platz, six siettes, six escuelles, une aigadière, une sallière, une bouteillie, une pinte d’ung pichier le tout estain fin (saulf la pinte et boutellie estain commung), plus ung chandellier laiton, une petite basine vieille de cuivre, un pairon sive chaudairon tenant environ un scelle de cuivre de bonne valleur, une petite sartain, ung cremal, une cremallière, deux petites cabuselles, un petit cullier et une petite escumadoyre fer, plus huict linsulz, quattre nappes, douze serviettes de bonne valleur, troys esugneme(ntz)? de bonne valleur, une petite pastière bois serisier neufve, une petite table à tenir pain bois sappine, finallement ung petit calet fer blanc le tout par ladite BERNARDE receu et retiré, présent moy notaire royal et tesmoingz et ce pour les meubles quy luy ont esté adjugés par sentance de Monsieur le gouverneur siège présidial de Montpellier suivant la donnation et advantage que ledit feu Sieur DE CLAVAYROLLES luy avoit donné tant par son contrat de mariage que dernière voulonté et desdits meubles ladite BERNARDE en a quicté lesdits mariés et promis ne luy en faire jamais demande et yceulx meubles ladite BERNARD a recogneu et assuré sur toutz et chacungz ses biens présens et advenir pour apprès son dexcès estre randus et restitués ausdits GAULTIER et DECLAVAYROLLES mariés ou à les leurs à l’advenir en l’estat que lesdits meubles se treuveront au temps d’icelle et pour ce dessus faire valloir, tenir, garder et observer, ladite BERNARDE envers lesdits mariés a obligé, submis et yppothéqué de toutz et chacungz ses biens présentz et advenir aux courtz de Monsieur le gouverneur, siège présidial de Montpellier,ordinaire des partyes et chacune d’elle. Ainsin l’a promis et juré à Dieu avec deue renonciation. Faict et récité audit Guallargues et maison de moy notaire. Présentz Pierre VEZIAN filz de Gilly, Izac BRUGUIER mareschal habitantz dudit lieu, tesmoingz à ce appelés et moy Barnabé ROVIER notaire royal héréditaire et garde notte de la rettenue de Marcilhargues habitant dudit Guallargues requis avec les sy apprès signés soubzsigné, les autres ne le sachantz faire de ce requis comme ont dit

C. GAUTIÉ / I. BRUGUIER / P. VEZIAN
B. ROVIER notaire


Marge

Ledit GAULITER a heu coppie

L’an mil six centz treze et le troisiesme jour du moys de  juing apprès midi establys en leur personnes Claude GAULTIER cappitaine et Yzabel DE CLAVAYROLLES mariés habitantz de Guallargues le Montus de leur gré ont confessé avoir heu et receu de Mres Honnorat et Anthoine TAISSIER filz et héritiers de feue damoiselle Pascalle BERNARDE présentz, estipullantz et aceptantz tous et chacungz les meubles mentionnés en la quictance ycy sus escripte et renonce à l’exception du contraire et d’iceulx en ont quicté lesdits TAISSIER et promis ne leur en faire jamais demande demurant par moydit de la présente ladite quictance et recognoissance susdite cancellée, résollue et pour moy faicte soubz l’oblige, jurement et renonciation à ce deubz [à ce deubz]. Faict et récité audit Guallargues et maison desdits mariés. Présentz Michel JALLABERT, Michel FIGARET dudit lieu et moy Barnabé ROVIER notaire royal soubzsigné.

ROVIER Notaire / M. FIGARET / M. JALABERT

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Doc.6

Me Antoine MENARD, notaire d’Aigues-Vives [AD du Gard 2E13-12 / folio 440 v°]

11 août 1612
Codicille

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Codicille pour damoyselle Pascalle BERNARDE vefve de Monsieur CLAVEYROLLE habitant de Gallagues

(Expédié aux héritiers)

Au nom de Dieu soyt faict amen, scachent tous présens et advenir que l’an mil six cens douze et le unziemse jour du moys de aoust advant mydy regnant souverain prince Loys par la grâce de Dieu roy de France et de Navarre en présence de moy notaire royal soubzsigné et tesmoingtz cy après nommés, seroyt personellement establye damoyselle Pascalle BERNARDE vefve de Monsieur CLAVEYROLLE ministre en son vivant de Gallargues laquelle de son gré pour elle et ses successeurs à l’advenir estant en ses bon sens mémoire et entendement sans estre détenue d’aulcune malladie et scachant luy estre permis et loysible de pouvoir adjouster ou dyminuer à son testement et estant mémoratifve avoir faict sondit testement le dernier décembre mil six cens six receu et retenu par moy notaire et vollant codiciller à sondit testement et estant mémoratifve par icelluy avoir légué  à Jehanne MAURYNE sa filhe les pièces désignées et confrontées dans sondit testement et aux conditions y contenues a ladite damoyselle Pascalle BERNARDE revoqué et révoque entièrement ledit légat faict à ladite MAURYNE sa filhe par ce que despuys la date de sondit testement, elle avoyt donné à ladite MAURYNE par donation receue par Me URSI notaire de Nymes le XXIXe décembre mil six cens neuf les sommes d’argent et aultre choses expéciffiées en ladite donation et avec le contenu de ladite donation veult que se contente et ne puysse avoir autre chose sur ses biens. Pareilhement casse et révoque le légat de six centz livres tournois qu’elle avoyt faict par sondit testement à Suzanne PASCALLETE sa petite filhe et filhe de Jehanne MAURYNE sans que ladite PASCALLE puysse avoir ny préthendre aulcung droyt sur les biens de ladite codicilante si ce n’est seullement cinq soubz et avec ce veult que ce contente. Encore casse et révoque les légatz de cinq livres tournois qu’elle avoyt faict à Suzanne CAMPE et Gabrielle PORTEFFAYSSE à chascune d’elles sans qu’elles ny leur successeurs puyssent avoir ny préthendre aucung droyt sur ses biens. Et pour tout le surplus de sondit testement veult que sorte à son plain et entier effet ensemble sont présent codicille que valloir comme tel et si ne valloyt par icellui droyt a voleu que valhe par donation à cause de mort et par autre melheur forme que mieulx pourra valloir à l’advenir priant et requérant les tesmoingtz cy après nommés en estre recordz et moy notaire retenir instrument faict et récyté à Aygues Vives et maison de moy notaire èz présences (de) Pierre YTIER, Pierre MENARD, Jacques et Anthoine ESCHAUBARD massons d’Aygues Vives, Me André ROSSON cadissier de Gallargues, Bertrand ALLIES conseul d’Aygues Vives et Jacques PLAGNIOL de Nymes et moy Anthoine MENARD notaire royal d’Aygues Vives requis signé avec ceulx qui scavent signer

P. ITIER / Bertrant ALLIES / MENARD
MENARD

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